Le chef d'État ukrainien, Volodymyr Zelensky, a souligné lors d'une réunion à Paris avec le président élu des États-Unis, Donald Trump, l'importance de parvenir à une "paix équitable" avec la Russie. Cette rencontre se déroule dans un contexte de questionnements croissants sur l'approche que la future administration américaine adoptera pour résoudre ce conflit.
Emmanuel Macron, président de la République française, a orchestré à Paris des discussions stratégiques avec M. Zelensky et Donald Trump, qui effectuait sa première visite à l'étranger depuis son élection en novembre. En parallèle à une cérémonie à Notre-Dame et à un dîner à l'Élysée, Emmanuel Macron a réuni M. Trump et M. Zelensky à trois reprises au cours de la même journée.
« Nous souhaitons tous voir cette guerre se terminer au plus vite et de manière équitable », a déclaré le président ukrainien sur les réseaux sociaux après la réunion tripartite, en précisant que les trois dirigeants ont convenu de continuer à collaborer.
« Poursuivons l'action commune pour la paix et la sécurité », a réagi Emmanuel Macron sur X, soulignant un succès diplomatique alors qu'il fait face à une crise institutionnelle majeure en France – le pays n'ayant plus de gouvernement de plein exercice depuis le 4 décembre.
Conjointement, l'administration Biden, cherchant à intensifier son soutien à Kiev avant l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier, a annoncé une nouvelle aide militaire à l'Ukraine évaluée à 988 millions de dollars.
Cette assistance comprend des drones, des missiles pour les systèmes de lance-roquettes Himars, ainsi qu'une augmentation de l'aide à la maintenance essentielle des équipements, a détaillé le Pentagone dans un communiqué.
Alors que Kiev lutte depuis près de trois ans contre l'invasion russe avec l'appui des pays occidentaux, cette rencontre revêtait une importance cruciale pour Volodymyr Zelensky, qui n'avait eu avec Donald Trump qu'une brève conversation téléphonique depuis l'élection de ce dernier le 5 novembre.
Cette réunion trilatérale a été "décidée un peu au dernier moment" en marge de la cérémonie de réouverture samedi soir de la cathédrale Notre-Dame de Paris, selon une source diplomatique française.
Les trois leaders ont posé, avec une expression sérieuse, devant les photographes dans un salon avant de tenir des discussions à huis clos pendant 35 minutes.
« C'était une très bonne conversation », menée en anglais sans interprète, a commenté l'entourage d'Emmanuel Macron.
Le destin de l'Ukraine dépend en partie de son allié américain, son principal soutien dans le conflit qui l'oppose à la Russie.
Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré samedi que la mission de l'administration Biden a été de "tenter de placer l'Ukraine dans la position la plus forte possible sur le champ de bataille afin qu'elle soit dans la position la plus forte possible à la table des négociations".
Néanmoins, le futur président américain Donald Trump a exprimé à plusieurs reprises son intention de s'écarter significativement de la politique de soutien massif à Kiev adoptée par Joe Biden dans la guerre déclenchée par l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022. M. Trump a promis de résoudre ce conflit "en 24 heures".
Kiev, de son côté, souhaite aborder une éventuelle négociation de paix avec la Russie en position de force et avec des garanties de sécurité adéquates. Cependant, plusieurs pays de l'OTAN, les États-Unis en tête, hésitent à offrir à l'Ukraine l'adhésion à l'Alliance atlantique qu'elle réclame.
« Le monde semble devenir un peu fou en ce moment, et c'est ce dont nous allons parler », a déclaré Donald Trump à son arrivée à Paris au palais présidentiel, après avoir échangé de chaleureuses poignées de main avec Emmanuel Macron, sous l'œil de la Garde républicaine en grand apparat.
En plus de la guerre en Ukraine, la scène internationale est marquée par des événements tumultueux au Moyen-Orient, entre le fragile cessez-le-feu au Liban en place depuis le 27 novembre, la poursuite de l'opération militaire israélienne à Gaza et l'offensive rebelle menaçant le régime du président Bachar al-Assad en Syrie.
Avant son arrivée à l'Élysée, Donald Trump avait affirmé sur sa plateforme Truth Social que les États-Unis ne devraient pas « s'impliquer » dans la situation syrienne, alors que les groupes rebelles annoncent commencer à encercler la capitale Damas.
« La Syrie est un chaos, mais elle n'est pas notre alliée, et les États-Unis ne devraient pas s'y mêler. Ce n'est pas notre conflit. Laissons la situation évoluer. Ne nous en mêlons pas ! », a-t-il écrit.
Outre les présidents Trump et Zelensky, environ quarante chefs d'État et de gouvernement ont assisté samedi soir à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame, restaurée en cinq ans après l'incendie du 15 avril 2019.
Lors de la cérémonie, Donald Trump était assis aux côtés d'Emmanuel Macron, non loin de l'épouse de l'actuel président américain Joe Biden, Jill, qui est venue à Paris pour le représenter.
Pour conclure cette journée, M. Macron a reçu les chefs d'État à dîner à l'Élysée, y compris Donald Trump et Volodymyr Zelensky.
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