Grippe: pour le patron de l'AP-HP, il faut "remettre l'accent sur la vaccination"

Grippe : Importance accrue de la vaccination selon le directeur de l'AP-HP

Un pharmacien administre un vaccin contre la grippe à un patient à Paris, le 13 octobre 2020. (Ludovic MARIN)

« Il est essentiel de redonner priorité à la vaccination », en particulier pour les personnes les plus vulnérables et les plus âgées, a affirmé mardi Nicolas Revel, le directeur général de l'AP-HP, face à l'augmentation des cas de grippe, sans toutefois s'engager sur l'idée d'une obligation vaccinale pour le personnel soignant.

« La pression reste encore relativement élevée dans nos établissements et dans de nombreuses autres régions (...), il est encore temps de se faire vacciner », a souligné Nicolas Revel lors d'une interview sur France Inter.

L'épidémie de grippe saisonnière, qui persiste généralement entre dix et douze semaines, s'est intensifiée au début de janvier, avec des hospitalisations à un niveau « exceptionnellement élevé » comparé aux saisons passées, a indiqué la semaine dernière Santé publique France. Le nombre de décès liés à la grippe, principalement chez les personnes de plus de 65 ans, a augmenté.

« Il est crucial de renforcer l'accent sur la vaccination, notamment pour les personnes âgées et vulnérables », a insisté M. Revel.

Quant à la couverture vaccinale, elle « devrait être légèrement meilleure que l'année précédente », bien qu'elle reste « faible », avec environ 10,3 millions de doses de vaccin contre la grippe distribuées jusqu'à présent, selon les données fournies par Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France.

En ce qui concerne le taux de vaccination du personnel soignant, il s'élève cet hiver 2024 à 19% pour l'AP-HP, a précisé mardi M. Revel, un chiffre qui « correspond à peu près à la moyenne nationale ».

Interrogé sur le retour éventuel d'une obligation vaccinale pour les soignants, le ministre de la Santé Yannick Neuder avait estimé vendredi dernier que « la question se posera » à l'avenir.

« Au-delà de l'idée d'une obligation, je pense qu'il est très important de relancer le débat sur la vaccination dans notre pays de manière générale », a exprimé Nicolas Revel.