Depuis l'année 2017, les matinales de France Inter voient se former un tandem d'animateurs dynamique et perspicace avec Léa Salamé et Nicolas Demorand. Cette équipe saisit l'occasion d'aborder non seulement l'actualité vibrante, mais également d'inviter des figures influentes du monde politique, musical, cinématographique, ainsi que littéraire. Le mardi 19 novembre 2024, Léa Salamé a exprimé sa joie d'accueillir Marie-Hélène Lafon, venue pour discuter de son récent ouvrage, Paysannes, publié par les éditions Ulmer.
Le contenu de ce livre est remarquable : "Depuis 2013, le photographe Alexis Vettoretti a entrepris de rencontrer des femmes françaises, filles et compagnes de paysans nées dans l'entre-deux-guerres. Elles sont les témoins d'un monde révolu, mais continuent de vivre dans cette temporalité. L'écrivaine Marie-Hélène Lafon apporte son texte intitulé Je les reconnais, inséré dans un cahier hors-texte", peut-on apprendre par le descriptif. Cette initiative résonne profondément avec les traces laissées par un siècle de transformations sociétales.
Sur la quatrième de couverture, on lit : "Les paysannes dont les visages racontent l'histoire d'une société en transition de la tradition à la modernité. Cultiver la terre. Élever des enfants. Prendre soin du foyer. Une vie éthérée et discrète, héritée d'un temps dont les reliques disparaissent lentement. Une réalité inepte pour les enfants d'aujourd'hui siècle moderne. La série Paysannes offre une galerie de portraits poignants, capturés avec une chambre grand format, révélant ces femmes françaises aux racines agricoles profondes." Cette compilation inspirante rend hommage à une génération souvent laissée sans voix.
Lors de l'émission, Léa Salamé n'a pas manqué de souligner la qualité exceptionnelle de l'écriture de Marie-Hélène Lafon. "Cette langue si précise, si expressive et éclatante", a-t-elle déclaré avec une admiration visible. La prose de Lafon, à la fois méticuleuse et lumineuse, transporte le lecteur au cœur de l'expérience de ces femmes, permettant une introspection sur le temps et la mémoire.
La présence de Marie-Hélène Lafon à France Inter ne s'est pas limitée à la promotion de son livre. Elle a entretenu un dialogue captivant sur la signification de préserver la mémoire historique dans un monde en constante évolution. Elle a merveilleusement décrit le rôle crucial de la littérature et de la photographie comme outils pour capturer et immortaliser ces existences silencieuses, mais profondément parlantes.
"Ce sont des coutumes qui s'effacent indubitablement", a souligné Marie-Hélène Lafon en partageant ses réflexions sur la transition des structures sociétales rurales vers une modernité effrénée. Les récits de Paysannes transforment les expériences de vie quotidiennes en témoignages historiques, qui méritent d'être écoutés et honorés.
Alexis Vettoretti, avec ses photographies sincères, complète de manière authentique les mots de Marie-Hélène Lafon. Chacune de ses images capture la dignité et l'authenticité des sujets féminins, des filles de la campagne immortalisées dans leur environnement naturel. Le projet Paysannes invite donc le public à contempler le passé pour mieux comprendre le futur, en encourageant un respect renouvelé pour les racines et les traditions.
Durant l'entretien, de nombreuses questions passionnantes ont vu le jour concernant la façon dont la société perçoit les rôles genrés et l'importance d'entendre les voix féminines souvent négligées. Les portraits décrits par le livre ont également permis des réflexions sur l'héritage culturel et la singularité de chaque parcours de vie rurale féminin, transformés en images vibrantes et en textes incisifs.
À mesure que Léa Salamé et Marie-Hélène Lafon échangeaient sur l’héritage et l'identité, il est devenu évident que les thèmes de modernité versus tradition, et de mémoire collective occupent une place prédominante dans le discours actuel. Dans un monde où la technologie change les paradigmes, le livre agit comme un rappel puissant de la présence intemporelle des récits en marge, maintenant mis en lumière.
L'échange s'est conclu sur un appel à la reconnaissance accrue et au soutien des initiatives culturelles qui préservent des histoires invisibles. Marie-Hélène Lafon a invité le public de France Inter à considérer l'importance de créer des espaces où les récits historiques marginaux peuvent non seulement survivre mais prospérer. Ce projet prouve, une fois de plus, la puissance de l'art de capturer et de contextualiser des vies autrement menacées d'oubli.
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