Après une longue période de spéculation, Anne Hidalgo a confirmé qu'elle ne briguera pas un troisième mandat en tant que maire de Paris en 2026. Au lieu de cela, elle donne son soutien au sénateur socialiste Rémi Féraud pour préparer sa succession. "Je ne me présenterai pas à un troisième mandat. C'est une décision mûrement réfléchie," a confié la maire socialiste dans une entrevue au quotidien Le Monde publiée ce mardi. Elle a insisté sur le fait qu'elle avait toujours envisagé que deux mandats seraient suffisants pour effectuer des changements substantiels.
À 65 ans, Anne Hidalgo quitte son poste marquée par le succès des Jeux olympiques et paralympiques qui ont animé le cœur de Paris l'été précédent. Avec un peu moins de dix-huit mois avant les élections municipales, Hidalgo promet de rester impliquée jusqu'à la fin de son mandat, avec autant d'énergie qu'elle en avait au début de son voyage à l'Hôtel de Ville en mars 2014, succédant à Bertrand Delanoë et devenant la première femme à occuper ce poste à Paris.
Elle a déclaré vouloir annoncer sa décision "de manière anticipée" par respect pour les citoyens parisiens et pour organiser une "transmission apaisée" soutenue par le sénateur Rémi Féraud, l'un de ses plus fidèles alliés. À 53 ans, l'ancien maire du 10ème arrondissement, qui est à la tête du groupe majoritaire au Conseil de Paris, est décrit par Hidalgo comme ayant "la solidité, le sérieux, et la capacité de rassembler nécessaires" pour devenir maire de Paris.
L'annonce arrive une semaine après que son ancien premier adjoint, Emmanuel Grégoire, avec qui les relations sont tendues, a révélé sa candidature pour apaiser les tensions politiques et devenir "le maire de la réconciliation des citoyens parisiens." Le député socialiste, âgé de 46 ans, qui a récemment infligé une défaite sévère à l'ex-ministre Clément Beaune lors des élections législatives, a déjà rassemblé le soutien de 450 membres de la fédération socialiste de Paris. Ce mardi soir, il organise un premier rassemblement pour lancer sa campagne.
Anne Hidalgo critique Emmanuel Grégoire pour avoir choisi de porter le combat à l'Assemblée nationale contre l'extrême droite, déclarant qu’une possible dissolution pourrait intervenir d'ici fin 2025 et qu'on ne peut pas être candidat dans toutes les campagnes en même temps. "Rémi est destiné à devenir le prochain maire de Paris. Mais je ne suis pas celle qui décide; je n'impose rien. Je donne simplement une orientation. Ce sera aux militants socialistes parisiens d'en décider," explique la maire sortante.
Elle espère que les écologistes et les communistes soutiendront la candidature de Rémi Féraud dès le premier tour, tout en écartant toute possibilité d'alliance avec La France insoumise. La semaine dernière, Rémi Féraud a exprimé à l'AFP son désir de "rassembler immédiatement, avec les maires d'arrondissements, les élus et les militants." En se situant dans "une logique de transmission," il veut que l'histoire de la gauche à Paris, entamée en 2001, puisse continuer sans interruptions. "Il ne faut pas changer de récit, mais le prolonger, et ouvrir un nouveau chapitre," a-t-il affirmé.
Interrogée sur ses projets futurs, Anne Hidalgo a précisé au Monde qu'elle ne serait "pas candidate" à la prochaine présidentielle, ajoutant un rappel des résultats historiquement bas qu'elle avait obtenus en 2022 avec seulement 1,74% des voix. Après 2026, elle souhaite "contribuer à l'émergence d'une force sociale-démocrate et écologiste," en collaboration avec le Parti Socialiste mais aussi avec l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, leader de Place Publique, dont elle pense qu'il pourrait "prendre la direction" de ce mouvement récent.
En parallèle, Hidalgo continuera à se focaliser sur des questions climatiques à la fois à l'échelle nationale et internationale. Selon le journal Le Canard Enchaîné, elle pourrait éventuellement prendre les rênes de la fondation Bloomberg à Bruxelles, ajoutant encore une dimension à son engagement dans les affaires de justice environnementale.
Le parcours d'Anne Hidalgo comme maire de Paris a été marqué par une variété d'initiatives visant à renouveler la ville. Elle a introduit des politiques progressistes qui ont transformé non seulement l'infrastructure urbaine mais aussi la vie sociale. Sous sa direction, Paris a avancé vers des pratiques plus écologiques, y compris la réduction de la circulation automobile et l'augmentation des espaces verts. Ces contributions resteront un aspect important de son héritage, alors qu'elle prépare sa succession en douceur et sans controverses majeures.
Le bilan de ses deux mandats comprendra également une attention accrue envers les événements internationaux, comme les Jeux olympiques, qui ont garanti une visibilité mondiale pour la ville. Anne Hidalgo a toujours aspiré à projeter une image de Paris en tant que ville moderne, inclusive et innovante, une vision qu'elle espère voir prolongée par ses successeurs.
Alors que la ville de Paris se prépare pour les élections municipales de 2026, le paysage politique semble prêt pour un changement significatif. Avec plusieurs candidats en lice pour remplacer Hidalgo, y compris des personnalités comme Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud, les campagnes promettent d'être dynamiques et hautement compétitives. Compte tenu des efforts d'Hidalgo pour préparer une passation de pouvoir en douceur, la continuité des politiques sociales et écologiques actuelles sera sans doute un enjeu central dans le débat.
Les Parisiens se retrouvent à la croisée des chemins, confrontés à un choix entre poursuivre les réformes déjà entamées ou opter pour une nouvelle direction sous une nouvelle administration. Ce contexte positionne la ville non seulement comme un lieu de transition politique interne mais aussi comme un pôle de référence pour des politiques progressistes sur la scène internationale.
Le départ d'Anne Hidalgo en 2026 ouvre un nouveau chapitre pour Paris. Bien que son influence continue puisse se voir dans ses initiatives futures, la structure politique de Paris devra s'adapter aux nouvelles circonstances tout en maintenant l'intégrité des principes établis sous ses deux mandats. La préparation de sa succession reflète sa volonté que l'évolution de Paris se fasse dans la continuité et l'harmonie, évitant une rupture brusque avec le passé.
En parallèle, Hidalgo reste déterminée à promouvoir une justice climatique véritable, un chemin qu'elle juge indispensable non seulement pour Paris, mais aussi à travers le monde. Son engagement à long terme pour des causes environnementales, sociales et démocratiques sera sans nul doute une pierre angulaire de ses futures entreprises, jalonnant son chemin après son expérience en tant que maire.
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