Dans le monde médiatique, les descriptions de Christelle Morançais ne sont guère flatteuses. Elle est souvent qualifiée de « cost-killeuse », « présidente autoritaire », ou encore de « croisée contre la dépense publique ». À 49 ans, elle s'est démarquée cet hiver grâce à un budget controversé. Depuis 2017, elle est à la tête de la région des Pays de la Loire, et cette native du Mans (Sarthe) a pris la décision de réduire drastiquement les dépenses dans des domaines tels que la culture, le sport, le réseau associatif, la santé, et l'insertion sociale. En tout, des coupes de 100 millions d'euros sont prévues d'ici 2028. Ce zèle suscite des interrogations, surtout que le gouvernement avait demandé aux régions de réaliser 40 millions d'économies.
Selon Christelle Morançais, cette réduction budgétaire représente un « resserrement sans précédent » et un choix « courageux » en cette période de rigueur financière. « La culture serait-elle donc un domaine inaltérable ? », questionne-t-elle ironiquement sur son réseau social X, critiquant « des associations très politisées ». Un de ses discours récurrents est de dénoncer « un système » qu'elle perçoit comme « dépendant de l'argent public ».
Christelle Morançais a également décidé de supprimer 100 % des subventions accordées au Planning familial, d'après l'Humanité. Sans surprise, cette décision a suscité l'indignation de la gauche et du secteur culturel. « Injuste et brutal », déclare le conseiller régional socialiste Guillaume Garot. Dans une tribune publiée sur le HuffPost, Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, et Emma Rafowicz, députée européenne, condamnent cette situation comme « une véritable hécatombe ».
La réduction de 70 % du budget alloué à la culture est qualifiée de « mesure brutale et assassine annoncée dans une opacité totale », critiquent-ils. Une pétition, regroupant des personnalités telles que Zaho de Sagazan, Philippe Torreton, Anna Mouglalis et Philippe Katerine, a recueilli plus de 110 000 signatures.
Malgré cela, Christelle Morançais n'est pas étrangère aux contradictions. En 2021, elle louait une « augmentation historique » de 30 % du budget pour la culture, le sport et la vie associative, promettant de continuer sur cette lancée. Fille d'un entrepreneur, elle a gravi les échelons politiques aussi rapidement que dans le monde des affaires. Après un BTS en action commerciale, elle s'est lancée dans la négociation immobilière, se spécialisant dans la vente de maisons, d'appartements et de bureaux.
Membre du Medef de la Sarthe, elle valorise deux principes fondamentaux, d'après le Monde : « le travail » et le montant excessif des impôts payés par les Français, qu'elle considère comme « une folie ». Son idéologie libérale et conservatrice l'a poussée à adhérer à l'UMP en 2002, à soutenir la Manif pour tous, et à se rapprocher de Guillaume Peltier (aujourd'hui allié à Marion Maréchal) au sein de la Droite forte.
Après avoir quitté les Républicains en 2022, elle a rejoint Horizons, le parti d'Édouard Philippe, et a récemment été promue vice-présidente. Christelle Morançais prépare la candidature de son champion pour la prochaine élection présidentielle, espérant faire de sa région un exemple, malgré les controverses.
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