François Bayrou s'apprête à relever le défi délicat de la déclaration de politique générale ce mardi dès 15 heures. Ce discours traditionnel devant les députés permet de préciser l'orientation politique de son gouvernement. Cependant, avec une assemblée fragmentée, François Bayrou devra tenter de construire un compromis pour assurer une durée de vie supérieure à celle de son prédécesseur, Michel Barnier, et éviter de chuter à la première motion de censure prévue deux jours plus tard.
La question des retraites pourrait être l'élément clé pour franchir ce cap. Des pourparlers ont été engagés avec les socialistes, mais François Bayrou a rejeté une "suspension" de la réforme des retraites lors d'une réunion avec les leaders du socle gouvernemental (MoDem, Renaissance, Horizons, LR) à Matignon. Cette annonce suscite de vives réactions, notamment du côté du PS, qui par la voix d'Olivier Faure, se disait proche d'un accord sans en préciser la nature.
Du Rassemblement National à La France Insoumise, l'attitude du Parti Socialiste est critiquée après l'annonce de François Bayrou. Le député RN Thomas Ménagé a dénoncé sur les réseaux sociaux ce qu'il appelle "une gauche qui collabore avec le macronisme", et a exprimé son espoir pour une réforme de justice sociale véritable en 2027.
D'après plusieurs médias, François Bayrou devrait annoncer qu'il confie aux partenaires sociaux la tâche de proposer des évolutions ou des ajustements d'ici l'automne au sujet de la réforme des retraites. Il n'y aura ni abrogation, ni suspension immédiate. Cette date est cruciale car c’est à partir de septembre que l’âge de départ à la retraite doit normalement être augmenté de trois mois supplémentaires.
Les négociations entre les socialistes et François Bayrou se sont intensifiées ces derniers jours. Alors que La France Insoumise souhaite l'abrogation de la réforme, les socialistes envisagent une suspension temporaire. Une telle suspension permettrait aux syndicats et aux organisations patronales de chercher des compromis. Cependant, François Bayrou paraît hésitant face à cette option.
La France Insoumise critique vivement les négociations du PS avec Bayrou. Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI, juge "consternant" qu'Olivier Faure n'ait pas encore précisé les termes de l'accord possible. Éric Coquerel, également de LFI, reproche à Bayrou de chercher à satisfaire son socle commun sans proposer de solution claire.
En parallèle à l'Assemblée, Élisabeth Borne, en tant que numéro deux du gouvernement, prononcera le discours de François Bayrou devant le Sénat. Cette situation pourrait être cocasse, surtout si l'on considère qu'Élisabeth Borne avait défendu la réforme des retraites lorsqu'elle était Première ministre.
Les discussions entre le Premier ministre et les socialistes ont progressé ces dernières heures. Malgré les critiques internes, Olivier Faure a affirmé qu'un accord pourrait être imminent, tout en restant discret sur les détails. Cette perspective d'accord pourrait diviser le Nouveau Front Populaire, mettant en lumière les tensions au sein de la gauche française.
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