Au Mozambique, le 14 janvier 2025 marque le second jour de grève nationale, initiée par le chef de l'opposition, Venancio Mondlane. Rentré d'exil, le candidat malheureux à l'élection a exhorté ses partisans à immobiliser le pays durant trois jours pour manifester contre les irrégularités électorales survenues le 9 octobre 2024. Cette action précède de peu l'intronisation du président élu, prévue pour le 15 janvier. La veille, les députés ont prêté serment tandis que les barricades refaisaient surface dans les rues de Maputo.
Sur l'avenue des Accords de Lusaka, une benne à ordures a été renversée. La police patrouille, utilisant des gaz lacrymogènes. Driguiz, une manifestante, se cache dans une rue adjacente : « Nous restons ici car il est impossible de traverser de l'autre côté à cause des tirs. La présence policière est forte. Nous préférons notre sécurité. Nous craignons pour notre vie et pensons à nos familles. »
Non loin de là, le quartier de Benfica a des allures de ville déserte. Les boutiques sont fermées et les rues abandonnées. Bien qu'il soutienne Venancio Mondlane, Dalcinio Muçua choisit de rester chez lui : « Aujourd'hui, la police tue. Nous nous cachons. Ces morts sont inutiles, au cours de manifestations paisibles. Je préfère rester chez moi et protester silencieusement. Cela reste une forme de protestation car personne ne se rend au travail. Le peuple est épuisé, il désire du changement. »
Le président Filipe Nyusi a exhorté les députés à réfléchir à un nouveau système électoral qui « inspirerait davantage confiance aux citoyens ». Les préoccupations autour de la crédibilité des représentants sont vives. « Nous avons des députés âgés de 80 ans, qui ne représentent pas le peuple », déclarent certains résidents.
Dans ce contexte de tension et de mécontentement, le climat politique au Mozambique reste incertain et tendu, alors que les discussions sur la réforme électorale deviennent de plus en plus pressantes.
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