Le Premier ministre François Bayrou a visité une base militaire française à Sainte-Marie, sur l'île de La Réunion, le 31 décembre 2024. C'est le premier Conseil des ministres de François Bayrou et également le premier de l'année 2025 pour le président Emmanuel Macron. Ce dernier réunit vendredi à l'Élysée le nouveau gouvernement de son allié centriste, nommé après que son prédécesseur a été censuré, n'ayant tenu que trois mois en poste.
Comme chaque début d'année, les membres du gouvernement se rendront d'abord au ministère de l'Intérieur, place Beauvau, pour le petit-déjeuner traditionnel de rentrée. Ensuite, ils se dirigeront à pied vers l'Élysée à 10H00 pour présenter leurs vœux.
Le Premier ministre François Bayrou a exprimé trois vœux principaux : "Réconciliation, action, stabilité". Il aspire à une plus longue durée à son poste que Michel Barnier, bien qu'il soit lui aussi sans majorité à l'Assemblée nationale et que la composition politique de son gouvernement de centre droit soit similaire à celle de l'équipe précédente.
François Bayrou intégrera cependant autour de la table des figures influentes, comme les anciens Premiers ministres Elisabeth Borne (Education) et Manuel Valls (Outre-mer), ainsi que des ministres ayant, selon une source gouvernementale, "une histoire" avec la gauche, tels Eric Lombard (Économie) et François Rebsamen (Aménagement du territoire).
Pour préparer cette première réunion de l'année, ainsi que le projet de budget précédemment rejeté, François Bayrou a rencontré jeudi plusieurs ministres. Il a également déjeuné longuement - plus de deux heures - avec le président Emmanuel Macron à l'Élysée.
Ce premier Conseil des ministres sera l'occasion de retrouvailles officielles entre les deux têtes de l'exécutif, après des tensions lorsque Emmanuel Macron a hésité à nommer le chef du MoDem, François Bayrou menaçant alors de rompre avec le président.
Bien qu'il se soit tenu à l'écart sous le bref mandat de Michel Barnier, un opposant de droite, le président a semblé s'impliquer davantage dans le travail du gouvernement lors de ses vœux aux Français, insistant sur la nécessité pour le nouveau gouvernement de trouver un "chemin de compromis pour agir".
Bien que Matignon assure qu'il n'y a pas d'animosité avec l'Élysée, François Bayrou "n'est pas l'homme des petites piques", soutiennent ses proches. Une source gouvernementale précise que "Michel Barnier, lui, était dans le bras de fer".
Le maire de Pau évoque une relation de "coresponsabilité", tandis que le président s'est abstenu pour l'instant de la caractériser. En plus du manque de soutiens à l'Assemblée, le nouveau Premier ministre commence son mandat avec une popularité historiquement basse, d'après le baromètre Ifop-Journal du Dimanche publié le 22 décembre.
L'arrivée de François Bayrou à Matignon a été marquée par une controverse lorsqu'il s'est rendu à Pau pour participer au conseil municipal de sa ville au lieu d'assister à une réunion de crise sur Mayotte, frappée par un ouragan le lendemain de sa nomination.
Depuis, François Bayrou s'est rendu dans l'archipel avec cinq ministres et a annoncé une série de mesures pour redresser ce département, le plus pauvre de France. Toutefois, le projet de loi "d'urgence" pour Mayotte ne sera pas inscrit à l'ordre du jour de ce Conseil des ministres, comme initialement promis. Il sera présenté la semaine suivante, bien que ce report ne devrait pas affecter son examen par le Parlement, qui reprend ses travaux le 13 janvier.
Le programme s'annonce donc léger à la table de l'Élysée vendredi, où un conseil de défense et sécurité nationale se tiendra également dans la matinée. Sophie Primas, l'ancienne sénatrice Les Républicains et nouvelle porte-parole du gouvernement, fera le compte-rendu de ces réunions. Un exercice dorénavant rapatrié à l'Élysée, à la demande de François Bayrou, alors que son prédécesseur avait choisi de le délocaliser dans un bâtiment des services du Premier ministre.
"C'est l'installation, le moment sera surtout politique", résume une source ministérielle, estimant "rare" qu'un gouvernement s'interroge dès sa première réunion sur sa pérennité. Ce rendez-vous permettra de définir les grandes lignes de la déclaration de politique générale que François Bayrou prononcera devant le Parlement le 14 janvier.
Pour préparer ce discours en parallèle du budget, les ministres de l'Économie et du Budget ont déjà commencé à consulter les groupes politiques.
Un des élus de la majorité, sollicité, réclame "de l'audace à défaut de la confiance". Il espère un budget avec "moins d'économies" que prévu et "un accord" avec les socialistes sur les retraites.
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