Malgré l'intensification des demandes pour sa démission, Emmanuel Macron "doit remplir son mandat" afin d'éviter "une crise institutionnelle profonde", déclare son prédécesseur François Hollande dans une entrevue accordée à Ouest-France ce dimanche. L'ancien président exprime également son opposition à une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale.
"Je suis en faveur du respect des échéances", affirme l'ex-président socialiste, qui "ne fait pas partie de ceux qui spéculent sur un départ prématuré d'Emmanuel Macron, comme le font Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen". Cette position contraste avec l'opinion majoritaire des Français, d'après les récents sondages: 61% des personnes interrogées dans une étude Odoxa pour Le Figaro, vendredi dernier, partagent cette idée.
Pour l'ancien locataire de l'Élysée, en fonction de 2012 à 2017, "quels que soient les reproches adressés" à son successeur - "et ils sont nombreux", remarque-t-il - "il a été réélu et il doit donc mener à terme son mandat". Il précise en outre que "sa démission créerait une crise institutionnelle d'envergure".
Il exclut également la possibilité de nouvelles élections législatives. M. Hollande, redevenu député en juillet dernier dans son bastion en Corrèze, explique: "Je ne vois pas en quoi une dissolution prochaine pourrait produire une Assemblée différente de celle actuelle", qui est divisée en trois blocs sans majorité.
François Hollande juge que "le temps est venu pour une démocratie parlementaire apaisée". Selon lui, le gouvernement actuel dirigé par François Bayrou "pourra se maintenir jusqu'en 2027", à condition toutefois de "conceder des gestes significatifs", notamment sur la réforme des retraites et la "justice fiscale", pour éviter "les tentations de censure".
Souhaitant "ramener une stabilité durable dans le pays", M. Hollande exprime également son désir de voir "un grand Parti socialiste renaître". Ce parti devrait être "pleinement autonome" par rapport à La France insoumise et "capable d'attirer" des personnalités social-démocrates telles que Bernard Cazeneuve et Raphaël Glucksmann.
Il demande qu'un congrès "se tienne avant l'été" pour déterminer la ligne directrice et "préparer 2027". Cependant, l'ancien chef de l'État reste évasif sur l'éventualité de sa candidature à la prochaine élection présidentielle.
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