Le 1er janvier marque l'arrivée sur les écrans de « Pepe », un film racontant l'histoire d'un hippopotame nommé Pepe, l'un des animaux de la collection privée de Pablo Escobar, le célèbre narcotrafiquant colombien. Ce long métrage, réalisé par le Dominicain Nelson Carlo de Los Santos Arias, a été récompensé par le prix de la mise en scène au dernier festival de Berlin, et il se révèle à la fois déconcertant et fascinant.
Dans l'imaginaire collectif, l'hippopotame est souvent associé à une certaine nonchalance, en raison de sa taille imposante. Ce mammifère passe de longues heures à surveiller la surface de l'eau, seules quatre petites bosses apparaissant à la surface, représentant ses yeux et ses oreilles. Il navigue à travers les eaux et la boue avec une aisance apparente. Cependant, dans ce quatrième film du réalisateur originaire de la République dominicaine, il n'y a pas de trajectoire évidente, seulement des indices que le cinéaste se plaît à rendre confus dès le début.
Le début du film instaure une atmosphère particulière, comparable à un casse-tête visuel et sonore. L'écran blanc s'ouvre sur un dialogue en espagnol colombien entre des forces de sécurité avant un assaut. On découvre ensuite un personnage de dessin animé, Pepe Pótamo, le petit hippopotame maladroit qui voyage en montgolfière, une figure emblématique du petit écran des années soixante. Des images d'archives de la télévision montrent la mort de Pablo Escobar à Medellín en 1993. Un phare clignote au rythme des balles crépitantes, accompagnées par le battement d'un tambour.
Le spectateur est ensuite transporté en Afrique australe, au bord de l'Okavango, où des hippopotames se baignent dans une eau laiteuse. Une voix étrange s'élève, alternant entre des vocalises en afrikaans et en mubukushu. « Qu'ai-je fait pour être mort », se demande cette voix singulière, ajoutant une dimension mystique au film.
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