Le chef d'État russe, Vladimir Poutine, a accueilli le premier vice-Premier ministre russe, Denis Manturov, au Kremlin, à Moscou, le 20 novembre 2024. Cette rencontre a été relayée par l'agence d'État russe Sputnik (Vyacheslav PROKOFYEV).
La Russie a adressé des reproches aux États-Unis mercredi, les accusant de chercher à "étendre la guerre" en intensifiant leurs envois d'armements à l'Ukraine, peu après l'annonce de fournitures de mines antipersonnel, malgré des avertissements russes, y compris d'ordre nucléaire.
Avant le départ prévu de l'administration en place, Donald Trump prenant ses fonctions en janvier, le gouvernement de Joe Biden a récemment permis à l'Ukraine d'attaquer le territoire russe avec des missiles de longue portée fabriqués en Amérique, un point rouge pour Moscou.
Mercredi, un responsable américain a confié à l'AFP que Washington prévoyait l'approvisionnement de l'Ukraine en mines antipersonnel, une catégorie d'armement fort critiquée par les ONG en raison des nombreuses victimes civiles qu'elle entraîne, même longtemps après les conflits armés. Toutefois, cet armement pourrait contenir l'offensive des forces russes qui avance dans l'Est.
Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, les États-Unis visent clairement à "prolonger le conflit en Ukraine, mettant tout en œuvre à cet effet." Cependant, aucune confirmation n'a été donnée concernant les livraisons de mines.
Selon l'officiel américain, les mines remises à l'Ukraine seront "non persistantes," dotées d'un système d'autodestruction ou d'autodésactivation. Leur objectif est de fortifier la défense ukrainienne alors que ses troupes reculent sur le front.
L'organisation anti-mines, ICBL - récipiendaire du Prix Nobel de la Paix en 1997 - a condamné cette "décision désastreuse des États-Unis" et exhorté l'Ukraine à éviter l'utilisation de ce type d'armes.
Cette annonce intervient à un moment où le nombre de victimes issues des mines et des munitions non explosées est en hausse mondiale, selon le rapport annuel de l'organisation spécialisée "l'Observatoire des mines". L'Ukraine demeure le pays le plus miné au monde, d'après l'ONU.
Ces engins, enfouis ou cachés dans le sol, explosent au contact d'une personne, entraînant souvent des mutilations voire la mort.
Mardi, la Russie avait déjà accusé les alliés occidentaux de l'Ukraine de vouloir faire "escalader" le conflit, après une attaque ukrainienne initiale sur son territoire avec l'aide de missiles longue portée américains ATACMS.
La Russie a déclaré avoir neutralisé cinq projectiles qui visaient des installations militaires dans la région de Briansk, à la frontière ukrainienne, promettant une "réaction adaptée" à ces tirs, amenant une nouvelle fois Moscou à employer une rhétorique nucléaire.
Selon sa doctrine modifiée sur l'utilisation de l'arme nucléaire, la Russie pourrait désormais y recourir lors d'une attaque "massive" par un État non-nucléaire soutenu par une puissance nucléaire, faisant clairement référence à l'Ukraine et aux États-Unis.
Cette modification "exclut de facto la possibilité d'une défaite des forces armées russes sur le terrain", a affirmé Sergueï Narychkine, directeur des renseignements extérieurs russes, insistant sur le fait que la Russie pourrait recourir à l’armement nucléaire plutôt que de risquer une défaite dans une guerre conventionnelle.
L’Occident, représenté par Washington, Paris, Londres et l’Union Européenne, a vigoureusement critiqué une telle posture "irresponsable". L'Ukraine a exhorté ses alliés à ne pas "céder à la peur".
Le président français, Emmanuel Macron, a, en marge du sommet du G20, critiqué le comportement "escalatoire" de la Russie, l'invitant à "la raison".
La Chine, partenaire majeur de Moscou accusée de prêter main-forte à ses efforts militaires, a quant à elle appelé "toutes les parties" au "calme" et à la "retenue".
Sur le terrain, les forces armées russes progressent, revendiquant mercredi la capture d'une nouvelle position avancée sur le front est, proche de Kourakhové, tandis que les affrontements se poursuivent en Ukraine comme en Russie durant la nuit.
Les villes ukrainiennes de Kiev et Kharkiv, la seconde plus grande ville du pays, ont été ciblées par des drones et des missiles, sans causer de dégâts majeurs ou de victimes, a rapporté l'armée de l'air.
Mercredi, l'ambassade des États-Unis à Kiev a émis un avertissement concernant une "attaque aérienne significative possible" contre l'Ukraine, sans détails supplémentaires, bien que le pays fasse déjà face à des assauts russes quotidiens et souvent massifs.
La dernière de ces frappes massives, survenue dimanche, visait une fois de plus l'infrastructure énergétique ukrainienne, provoquant des coupures d’électricité.
Pour ce qui est de la Russie, le ministère de la Défense a annoncé avoir intercepté une cinquantaine de drones ukrainiens dans plusieurs régions, y compris celle de Moscou.
La Russie se voit également prise dans la tourmente, accusée d'escalade avec l'apport, selon Kiev et les Occidentaux, d'au moins 10 000 soldats nord-coréens. La Corée du Nord fournirait aussi d'importantes quantités de munitions et de missiles.
D'après les renseignements sud-coréens, Pyongyang aurait livré à la Russie de nouvelles expéditions de systèmes d'artillerie et de lance-roquettes multiples.
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