Le gouvernement de François Bayrou, ou le retour en force de la Macronie

Un Gouvernement Renforcé : Les Poids Lourds de la Macronie Reviennent

POLITIQUE - Les élections sont passées, mais certains ministres demeurent. Le nouveau cabinet, annoncé ce lundi 23 septembre par le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, marque le retour en force des figures majeures. Cependant, derrière cette volonté de solidifier le gouvernement, en y intégrant plusieurs personnalités bien connues des Français, c'est surtout un regain de la Macronie que l'on observe.

Le Gouvernement de François Bayrou et les Refus de Raphaël Glucksmann

Gérald Darmanin à la Justice, Élisabeth Borne à l'Éducation nationale, Amélie de Montchalin aux Comptes publics... Ces nouveaux ministres n'ont de "nouveau" que le titre. En réalité, ils sont tous trois présents presque sans interruption dans les divers gouvernements d'Emmanuel Macron depuis le début de son mandat. Il ne faut pas oublier Sébastien Lecornu, qui est dans le gouvernement sans interruption depuis 2017, ou Agnès Pannier-Runacher, ministre depuis 2018.

Gérald Darmanin a été ministre des Comptes publics de 2017 à 2020, puis ministre de l'Intérieur jusqu'en septembre 2024. Depuis trois mois, il était revenu au poste de simple député du Nord. Élisabeth Borne a également accumulé les portefeuilles ministériels, passant de l'un à l'autre comme on joue à saute-mouton : Transports, Transition écologique, Travail... Avant d'être nommée à Matignon au printemps 2022, une fois Emmanuel Macron réélu pour un second mandat.

Retour des Anciens et Critiques de l'Opposition

Amélie de Montchalin, quant à elle, fait un véritable retour. Elle avait disparu de la scène publique depuis sa défaite aux élections législatives de 2022 face à Jérôme Guedj (PS) en Essonne. Affaires européennes, Fonction publique, Transition écologique, cette économiste de formation, soutien de la première heure d'Emmanuel Macron, a jonglé entre les portefeuilles ministériels. En ce qui concerne Aurore Bergé, nommée à l'Égalité entre les femmes et les hommes et à la lutte contre les discriminations, il s'agit d'un retour officiel puisque la députée des Yvelines a déjà occupé ce poste sous Gabriel Attal.

Le retour de ces anciennes figures du macronisme, ainsi que l'arrivée de plusieurs soutiens issus de la gauche mais macronistes depuis 2017 (Manuel Valls, François Rebsamen, Juliette Méadel), est critiqué par de nombreuses figures de l'opposition. Elles rappellent que le camp présidentiel a subi de nombreux revers électoraux ces derniers mois. À l'Assemblée, le groupe Renaissance (ex-LREM) est passé de 308 députés à 163 en 2024.

Les Réactions et Menaces de Censure

« Le nombre de battus du suffrage universel qui figurent dans ce gouvernement prouve que pour François Bayrou la démocratie et la confiance des citoyens sont superflues », a déclaré le député Génération.s Benjamin Lucas. « Le gouvernement #Bayrou, c'est l'ultime recyclage des recalés de la politique », a également écrit le député RN Bruno Clavet.

Une partie de la gauche agite aussi la menace de la censure : « Tout aussi à droite, tout aussi illégitime, (...) avec quelques sinistres revenants en prime, le gouvernement Bayrou-Macron sera censuré encore plus vite ! », prédit l’insoumis Éric Coquerel. Pendant ce temps, le chef du PS Olivier Faure, bien que plus mesuré sur la censure, voit dans cette composition une véritable « provocation ».