Le samedi 4 janvier, Joe Biden s’apprête à attribuer la prestigieuse "Médaille présidentielle de la liberté" à plusieurs figures éminentes, un choix aux répercussions politiques significatives à quelques jours de l'investiture de Donald Trump. Le président sortant des États-Unis honorera, avec la plus haute distinction civile du pays, le chanteur et militant Bono, la légende du basketball Magic Johnson, la prêtresse de la mode Anna Wintour, les acteurs Denzel Washington et Michael J. Fox, le footballeur Lionel Messi, ainsi que le designer Ralph Lauren. Il rendra également hommage à des personnalités engagées comme le chef José Andrés, fondateur de l'ONG World Central Kitchen, et la primatologue Jane Goodall, fervente défenseure de l'environnement.
Le démocrate de 82 ans a aussi fait des choix marqués politiquement pour cette médaille, qui récompense des "individus ayant apporté des contributions exemplaires à la prospérité, aux valeurs ou à la sécurité des États-Unis", ou à la "paix dans le monde". Parmi les récipiendaires figurent le financier et philanthrope George Soros, figure controversée pour certains républicains, et la démocrate Hillary Clinton, candidate malheureuse de 2016 face à Donald Trump. Soros a "soutenu des organisations et projets à travers le monde pour renforcer la démocratie, les droits humains, l'éducation et la justice sociale", selon un communiqué de la Maison Blanche. Quant à Clinton, elle a "marqué l'histoire à maintes reprises", notamment en étant la première femme investie par un grand parti pour une élection présidentielle américaine.
À titre posthume, Joe Biden a également décidé d'honorer Robert Francis Kennedy, connu sous le nom de "Bobby" Kennedy ou "RFK". Ancien ministre de la Justice durant la présidence de son frère "JFK", Bobby Kennedy a été assassiné en 1968 alors qu'il poursuivait l'investiture démocrate. "Son héritage continue à inspirer ceux qui s’engagent pour la justice, l'égalité et le service public", a déclaré le gouvernement américain. Il était le père de Robert Kennedy Jr, ou "RFK Jr", un sceptique des vaccins choisi par Donald Trump comme prochain ministre de la Santé.
Ces nominations reflètent la volonté de Joe Biden de laisser une empreinte, au moins symbolique, avant le retour de son adversaire républicain à la Maison Blanche, un retour qu’il considère comme un immense revers. "Le président Biden est convaincu que les grandes personnalités gardent toujours la foi, veillent à ce que chacun ait sa chance et placent la droiture au-dessus de tout", a indiqué la Maison Blanche dans le communiqué présentant les 19 personnalités sélectionnées pour cette dernière promotion du mandat du démocrate.
Jeudi, Joe Biden avait déjà remis une autre distinction à Liz Cheney, une ennemie déclarée de Donald Trump. L'ancienne élue républicaine a siégé dans une commission parlementaire enquêtant sur l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021 par des partisans de l'ancien et futur président. Donald Trump a exprimé son indignation vendredi, qualifiant la fille de l'ancien vice-président Dick Cheney de "complètement corrompue", et estimant sur sa plateforme Truth Social que "Biden ne l'avait récompensée que parce qu'elle détestait Trump".
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