Dans une interview accordée à RFI, le géographe Antoine Rivière, doctorant à l'université Paris VIII, met en évidence les insuffisances d'un processus censé rétablir le fonctionnement du pays après les immenses destructions causées par le tremblement de terre du 12 janvier 2010.
Antoine Rivière : Indéniablement, il y a eu un vaste effort de reconstruction : de nouveaux édifices publics, des constructions ministérielles, l'adoption de nouvelles normes, et la réhabilitation des infrastructures clés. Cela a une importance symbolique dans un pays où les symboles jouent un rôle crucial. Rappelons-nous qu'une heure à peine après le séisme, la rumeur s'était déjà répandue à travers la ville que le palais présidentiel et la cathédrale avaient été endommagés.
Néanmoins, les besoins fondamentaux de la population n'ont pas été satisfaits. En tenant compte des conditions de vie dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, ce n'est pas la présence d'un nouveau ministère qui change la donne, et nous sommes loin des projections initiales des plans d'aménagement urbain.
L'action internationale a provoqué la sédentarisation des populations dans le nord de Port-au-Prince, créant un phénomène d'« encampement », bien décrit par l'anthropologue Alice Corbet. Les élites haïtiennes et les décideurs négligent le développement de la ville.
Qui a approuvé ces plans ? Cette question reste cruciale pour comprendre l'inefficacité de certains aspects de la reconstruction actuelle.
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