POLITIQUE - Pas même un ministre « délégué ». L'absence de la création d'un ministère spécifiquement dédié à l'Enfance dans le récent gouvernement Bayrou a suscité de vives critiques de la part des associations et de l'Unicef, soulignant l'urgence d'agir pour la protection des plus jeunes.
La composition du gouvernement de François Bayrou a été annoncée le lundi 23 décembre au soir. La ministre déléguée sortante chargée de la Famille et de la Petite Enfance, Agnès Canayer, n'a pas été reconduite, et la question de l'enfance n'est pas mentionnée dans le titre du « super ministère » du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles sous la direction de Catherine Vautrin.
« Une absence immuable et dramatique », a déclaré l'association Face à l'inceste sur X. « 11 % des Français sont touchés par l'inceste et toujours pas de ministère en charge de l'Enfance », a-t-elle déploré. « Combien de temps encore devrons-nous attendre avant de vraiment aborder une protection immédiate des enfants et un accompagnement des victimes ? »
Laurent Boyet, président de l'association Les Papillons, a également réagi : « Au milieu de tout ce fatras politique, il y a une chose qui ne change pas, une absence immuable et dramatique : l'enfance. » Il ajoute : « Les enfants sont sûrement moins importants que l'intelligence artificielle qui, une fois de plus, a droit à sa ministre. »
L'Unicef France a exprimé sa déception dès lundi soir face à « l'absence d'un ministère de l'Enfance, ni même d'un ministre délégué spécifiquement chargé de ces questions ». Adeline Hazan, présidente de l'agence onusienne, a souligné dans un communiqué que cette décision intervient alors que des sujets cruciaux liés aux droits de l'enfant restent bloqués depuis des mois, citant le « Pacte des solidarités » et « l'Observatoire de la non-scolarisation ».
Elle souligne : « À l'heure où plus de 2 000 élèves restent sans solution d'hébergement, et où l'aide sociale à l'enfance (ASE) peine à répondre aux besoins croissants des enfants en danger, il est inacceptable que ces urgences ne soient pas placées au centre de l'action gouvernementale. »
Lors de la cérémonie de passation de pouvoir mardi à Paris, Catherine Vautrin a évoqué dans son discours le sujet de la « petite enfance » et de la « protection sociale de l'enfance », sans entrer dans plus de détails. À ses côtés, la ministre sortante Agnès Canayer a insisté sur l'enjeu « de la protection renforcée des enfants vulnérables », ceux confiés « à la protection de l'enfance et qui aujourd'hui souffrent d'un système en crise » et ceux, « encore trop nombreux », qui sont « victimes de violences ».
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