En Côte d'Ivoire, le camp abritant le 43e bataillon d'infanterie de marine à Port-Bouët sera transféré à l'armée ivoirienne ce mois-ci. Cette décision a été annoncée par le président Alassane Ouattara lors de son discours de Nouvel An. Le retrait des militaires français d'Abidjan suscite l'inquiétude parmi les commerçants voisins, en particulier dans le village artisanal connu sous le nom de « 43e BIMA ».
Selon notre correspondant à Abidjan, Benoît Almeras, les commerçants redoutent les conséquences économiques de ce départ. Assis à l'ombre d'un acacia sur la place des Colonels, « Gaucher » se dit encore sous le choc de cette annonce. « Lorsque le président en a parlé, j'étais avec ma femme et je lui ai dit que nous étions condamnés. L'année 2025 commence très mal pour nous », avoue-t-il. Ce marchand de souvenirs, comme ses 150 voisins - couturiers, réparateurs de vélos, maraîchers, coiffeurs, gérants de maquis - dépend de la clientèle des soldats français pour vivre.
Pour eux, cette rétrocession n'est pas une surprise, mais elle reste difficile à accepter. Depuis un an déjà, ils constatent une baisse du nombre de clients et une diminution de leurs activités. Nadia, âgée de 35 ans, qui tient un restaurant et dirige les commerçants du village, partage ses préoccupations. Elle s'interroge sur son avenir : « La clientèle ne sera plus la même. Vendre sera compliqué car les acheteurs se feront rares. Rester ici sans clients sera encore plus ardu », explique-t-elle.
Les commerçants, comme Nadia et Gaucher, doivent maintenant envisager leur avenir sans la présence des soldats français qui constituaient une part importante de leur clientèle. Les perspectives économiques semblent incertaines, et beaucoup ressentent une forme de fatalisme face à cette transition inéluctable.
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