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Corée du Sud: coup d'envoi attendu du procès en destitution de Yoon

January 14, 2025/Alice
Corée du Sud: coup d'envoi attendu du procès en destitution de Yoon

Le Procès en Destitution de Yoon Suk Yeol

Le procès en destitution du président sud-coréen Yoon Suk Yeol s'ouvrira mardi devant la Cour constitutionnelle. Cette instance doit statuer sur sa destitution définitive en raison de sa tentative échouée d'instaurer la loi martiale, qui a plongé le pays dans une crise politique profonde. Plus d'un mois après cet acte de force, qui a ravivé les sombres souvenirs de la dictature militaire, un long processus judiciaire débute. La Cour a jusqu'à la mi-juin pour confirmer ou annuler la motion adoptée le 14 décembre par l'Assemblée nationale, qui avait suspendu M. Yoon. La première audience est prévue pour 14H00 locales (05H00 GMT), suivie de quatre autres les 16, 21 et 23 janvier, ainsi que le 4 février.

Actuellement retranché dans sa résidence et menacé d'arrestation, Yoon Suk Yeol, âgé de 64 ans, risque son mandat pour avoir tenté, sans succès, d'imposer la loi martiale le 3 décembre. Il avait justifié cette mesure radicale par sa volonté de protéger le pays des "forces communistes nord-coréennes" et d'"éliminer les éléments hostiles à l'Etat". Dans un Parlement encerclé par les militaires, un nombre suffisant de députés a rapidement contrecarré ses plans en votant pour la levée de cet état d'exception. Sous pression des législateurs, de milliers de manifestants pro-démocratie et contraint par la Constitution, M. Yoon a dû se plier.

Conséquences Légales et Enquêtes en Cours

Outre le processus de destitution, le président conservateur fait l'objet de plusieurs enquêtes, dont l'une pour "rébellion", un crime passible de la peine de mort. Le Bureau d'enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO), qui centralise les investigations, a échoué à l'appréhender à son domicile le 3 janvier, repoussé par le Service de sécurité présidentiel (PSS) déterminé à le protéger.

Position de la Cour Constitutionnelle

Si les huit juges de la Cour confirment la destitution, cela entraînera de nouvelles élections dans la quatrième économie d'Asie, qui est déjà à son deuxième président par intérim depuis le coup d'État de M. Yoon. Sinon, ce dernier, actuellement très impopulaire, sera réinvesti dans ses fonctions. "Le dossier de la destitution ne se concentre que sur la loi martiale, donc les faits ne sont pas particulièrement complexes", a noté auprès de l'AFP l'avocat Kim Nam-ju, qui estime que la procédure ne devrait pas s'éterniser. L'équipe juridique de Yoon Suk Yeol appelle la Cour à utiliser l'intégralité du temps imparti pour examiner le dossier, en particulier ce qui "a conduit à la déclaration de la loi martiale".

M. Yoon a assuré, par le biais de ses avocats, qu'il assisterait à l'une des audiences pour présenter son point de vue. Mais il ne le fera pas mardi, a indiqué dimanche l'un de ses conseils, Yoon Kab-keun, mentionnant dans un communiqué transmis à l'AFP des "inquiétudes concernant la sécurité et de possibles incidents".

Procédures Judiciaires et Enjeux Futurs

Concernant les deux anciens présidents sud-coréens ayant été confrontés à cette même procédure, ni Park Geun-hye (destituée et incarcérée) ni Roh Moo-hyun (réintégré) ne se sont présentés à leurs procès. Celui de M. Yoon se poursuivra même en son absence. En parallèle, le CIO déclare "préparer méticuleusement" sa nouvelle tentative d'arrestation. Quiconque entrave l'opération "pourra être la cible d'accusations" d'obstruction et d'abus de pouvoir, a averti l'agence dans une lettre adressée dimanche au ministère de la Défense et au PSS.

Pour éviter un nouvel échec comme celui du 3 janvier, l'agence nationale d'investigation, une division de la police, a demandé à des hauts responsables policiers de Séoul d'être prêts à mobiliser 1,000 enquêteurs, selon l'agence Yonhap. De son côté, la garde de M. Yoon a renforcé les défenses de sa résidence, entourée de barbelés, tandis que des bus en barrent l'entrée. La police, le CIO et le service de sécurité présidentiel se sont réunis mardi pour discuter du mandat d'arrêt, a rapporté Yonhap.

Le chef de cabinet de M. Yoon, Chung Jin-suk, a fait savoir que son bureau était "prêt à envisager toutes les options en matière d'enquête ou de visites" au président en exercice "dans un lieu tiers". Une arrestation de Yoon Suk Yeol serait une première pour un chef d'État sud-coréen en exercice. En effet, M. Yoon est toujours officiellement le président, les députés n'ayant que le pouvoir de le suspendre. Seule la Cour constitutionnelle est habilitée à lui retirer son titre.

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