Emmanuel Macron a suscité des réactions variées sur l'échiquier politique ce mardi 31 décembre après avoir exprimé ses vœux à la nation. Tandis que la gauche semble peu convaincue, l'extrême droite voit un motif de satisfaction, alors que le camp présidentiel et Les Républicains saluent le contenu de cette intervention. Deux passages du discours présidentiel ont particulièrement attiré l'attention et les commentaires de chacun. D'abord, le mea culpa concernant la dissolution de l'Assemblée nationale, le chef de l'État admettant que cette décision a "apporté pour l'instant davantage de divisions" que "de solutions pour les Français". Ensuite, l'annonce selon laquelle il demandera aux Français, en 2025, de "trancher" certains "sujets déterminants", que ce soit, selon son entourage, par "référendums ou conventions citoyennes".
Pour les Insoumis, ces deux points ne changent rien. Selon eux, la seule issue pour sortir de la situation politique actuelle, marquée par une Assemblée nationale fragmentée en trois groupes, est le départ d'Emmanuel Macron. "Tant que la parenthèse ne sera pas fermée, le courant d'air sera pénible. Il faut finir le travail…", insiste Jean-Luc Mélenchon sur X. Proche de ce dernier et coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard partage la même opinion. À son avis, "il ne suffit pas de reconnaître sa responsabilité, il faut en tirer toutes les conclusions politiques : partir".
Son ancien collègue de LFI, Alexis Corbière, souligne sur BFMTV que "le problème, ce n'est pas seulement la dissolution", mais aussi le fait qu’Emmanuel Macron "a refusé de reconnaître le résultat des élections" législatives où la gauche était arrivée en tête, en choisissant Michel Barnier, issu des Républicains, comme Premier ministre. Concernant l'éventualité de référendums, Emmanuel Macron va s'en servir pour "faire des plébiscites, c'est-à-dire des questions biaisées à sa main pour essayer de faire croire qu'il est encore majoritaire", l'accuse-t-il. "C'est de la communication", tranche l'insoumis Éric Coquerel, également interrogé sur BFMTV.
L'écologiste Sandrine Rousseau, elle, tente sa chance en appelant le président à "commence(r) par la réforme des retraites", dont la gauche exige l'abrogation. "Nous ne manquons pas d'idées à lui soumettre", écrit également Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, en raillant un Emmanuel Macron qui, selon lui, "découvre la démocratie".
Du côté de l'extrême droite, la possibilité de référendums est accueillie avec enthousiasme. "C'est une occasion en or", alors que le pays "va être bloqué pendant six mois", avant une éventuelle dissolution de l'Assemblée nationale, juge Aleksandar Nikolic, porte-parole du Rassemblement national. "J'espère qu'il ira jusqu'au bout, qu'enfin les Français seront consultés, parce que depuis trop longtemps, la politique menée va à l'inverse de ce que souhaitent les Français dans les enquêtes d'opinion", déclare-t-il sur BFMTV.
Les plus convaincus par cette intervention sont évidemment les membres du camp présidentiel. La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, loue sur BFMTV des "annonces très concrètes", ainsi que "la capacité d'humilité" du président de la République "vis-à-vis de nos concitoyens". Même analyse de Marc Fesneau. Le patron des députés Modem salue sur X des "vœux lucides sur nos difficultés, nos impasses et nos réussites en 2024 et portés vers l’avenir de la France et de l’Europe en 2025".
Des propos également repris du côté du parti Les Républicains, le secrétaire général délégué du parti, Geoffroy Didier, estimant que "les vœux du président étaient empreints d'humilité et de lucidité sur la situation actuelle".
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