1. Maison
  2. Nation
  3. chute-de-bachar-alassad-et-maintenant-quel-scnario-pour-la-syrie

Chute de Bachar al-Assad: et maintenant, quel scénario pour la Syrie?

December 10, 2024/Alice
Chute de Bachar al-Assad: et maintenant, quel scénario pour la Syrie?

Fin du Règne de Bachar al-Assad en Syrie

Après vingt-quatre années d'un régime autoritaire et sanguinaire, Bachar al-Assad n'est plus au pouvoir en Syrie. Le dirigeant, qui avait succédé à son père en 2000, a été déposé ce dimanche à la suite d'une offensive éclair de onze jours menée par des forces islamistes et rebelles. Actuellement réfugié à Moscou, Bachar al-Assad laisse vacant le poste de chef de la Syrie, un pays dévasté par plus de dix ans de guerre civile ayant causé plus de 500 000 décès et des millions de déplacés, selon l'ONU. Le Parlement syrien a annoncé ce lundi 9 décembre qu'il "respecte la volonté du peuple" pour bâtir "une nouvelle Syrie."

Jolani, le Nouveau Leader de la Syrie

Parmi les forces ayant renversé le dictateur syrien se trouvent l'Armée syrienne libre ainsi que le groupe Hayat Tahrir Al-Cham (HTS), principalement soutenu par la Turquie. À la tête de cette organisation, Abou Mohammed Al-Jolani. Âgé de 42 ans, il avait rompu ses liens avec Daesh puis avec al-Qaïda en 2016, et dirigeait avec fermeté la région d'Idleb, au nord-ouest de la Syrie. Il est désormais le nouvel homme fort du pays. En témoignent ses échanges avec l'ex-Premier ministre Mohammad al-Jalali pour "coordonner la transition du pouvoir (...) assurant la fourniture des services" aux civils. "Nous sommes prêts à coopérer avec toute direction choisie par le peuple syrien", a-t-il ajouté.

Ce lundi, le parti Baas de Bachar al-Assad a affirmé soutenir une phase de transition. "Nous sommes dans une phase de stabilisation", observe sur BFMTV Amélie Chelly, sociologue et spécialiste des islams politiques, au sujet de l'organisation Hayat Tahrir Al-Cham. "L'objectif est d'être en bons termes avec toutes les minorités, c'est ce qui est avancé", poursuit-elle. Ces dernières années, le groupe a souligné les distances prises avec Daesh. Cependant, il reste classé comme "terroriste" par les chancelleries occidentales qui prônent la prudence. "La question aujourd'hui est de savoir s'il est sincère. Pour l'instant, les signaux sont plutôt rassurants et encourageants. Aucun bain de sang n'a eu lieu ces derniers jours", déclare Élise Daniaud, chercheuse associée et doctorante à l'université LUISS Guido Carli de Rome. Ses actions seront particulièrement observées à l'ouest.

Le président américain Joe Biden a exprimé ce dimanche un "optimisme prudent", rappelant que "certaines des factions rebelles" avaient des "antécédents de terrorisme." "Nous ne devons pas être aveuglés par les risques de ce moment, la chute d'Assad n'apporte aucune garantie de paix", a déclaré David Lammy, ministre britannique des Affaires étrangères, ce lundi. "Une démocratie sous le contrôle d'islamistes, même pragmatiques, n'a jamais été observée ailleurs", prévient Frédéric Encel, géopolitologue et spécialiste du Moyen-Orient. "Les scènes de célébration comprenaient non seulement les sunnites mais également les minorités qui, disait-on, étaient protégées par Assad puisqu'il était lui-même minoritaire en tant que leader des alaouites. Je pense que nous avons mal évalué Assad, sa répression était extrêmement violente", poursuit-il.

Le Départ d'Al-Assad, "un Soulagement"

Cette prudence est partagée par les Syriens eux-mêmes. "Il y a eu de nombreuses personnes emprisonnées et torturées parce que quelqu'un les avait dénoncées ou parce qu'elles avaient dit quelque chose. Maintenant, l'impression générale est qu'on peut s'exprimer sans conséquence. Cela vaut de l'or, c'est un soulagement", se réjouit Samir Aïta, économiste syrien et président du Cercle des économistes arabes, dans le podcast de BFMTV Le Titre à la une. "Mais c'est une situation que nous avons vécue en Égypte en 2011 à un certain moment. Maintenant, plus personne n'ose rien dire", nuance-t-il, soulignant les "signaux contradictoires" du HTS.

Les rebelles et les forces islamistes devront également composer avec les Kurdes qui contrôlent le nord-est du pays, représentant environ un tiers de la Syrie. Dans cette région, des milliers de jihadistes de l'État islamique sont détenus, dont plusieurs dizaines de Français, femmes et enfants inclus. "De nombreux défis se posent maintenant. En Syrie, pays fragmenté et multi-ethnique, il faudra réussir à trouver une nouvelle identité tout en préservant l'intégrité territoriale", affirme Élise Daniaud, mentionnant les ambitions régionales d'Israël ou de l'Iran.

logo

FrequenceBonheur.Fr est une plateforme de nouvelles professionnelle en France. Nous vous proposons les actualités les plus récentes et intéressantes de toute la France.

Catégories

Loading categories...

Nouvelles récentes

Loading...

Droit dauteur © 2024 FrequenceBonheur