Bien qu'il n'ait pas remporté "The Voice" en 2014, Amir a indéniablement conquis le cœur du public français. Représentant de la France à l'Eurovision en 2016, le chanteur est aujourd'hui une figure incontournable de la scène musicale française. Marié et père de trois enfants, il a, ces dernières années, surmonté ses blessures dans l'intimité de sa famille. Depuis 2023, il fait face à l'absence de sa mère, à qui il rend hommage dans plusieurs morceaux de son nouvel album, "C Amir".
En avril 2023, Amir a partagé une nouvelle bouleversante sur Instagram, annonçant le décès de sa mère, Carmi Haddad. "Maman chérie, être ton enfant, c'est grandir heureux. Aimé, protégé, soutenu et fort face à tout. Enfin tout... sauf cet immense vide depuis ton départ. Je t'aime maman, merci pour ce que tu as été et pour ce que tu laisses dans nos cœurs incrédules, un diamant, une étoile filante." Ces mots poignants ne révèlent qu'une infime partie de sa souffrance.
Amir s'est éloigné des réseaux sociaux et des médias pour assimiler le décès de sa mère, survenu seulement vingt mois après un combat acharné contre le cancer du pancréas. "Un combat qui a impliqué avant tout ma mère, bien sûr, mentalement et physiquement, puis nous autour, ses enfants, mon père, mes oncles et mes tantes", se souvient Amir. Durant ces mois éprouvants, la famille a gardé espoir "jusqu'à la dernière minute malgré une dégradation évidente et progressive."
Pour Amir, proche de sa mère, accepter l'évidence est difficile. Il espérait encore et toujours, jusqu'au dernier souffle, un moment auquel personne n'est jamais vraiment préparé : "Le jour où c'est arrivé, c'était comme si le ciel nous était tombé sur la tête". La période qui s'ensuit est sombre. Pour retrouver un semblant de normalité, Amir se plonge dans le travail et se rapproche de sa famille, "sans grand succès". "J'étais plutôt éteint. Je ne pouvais parler que de cela, ou de rien du tout", se souvient-il.
Avec le temps, Amir admet un profond regret quant au décès de sa mère : "ne pas avoir pris suffisamment conscience qu'un jour elle disparaîtrait". Tout au long du combat de Carmi Haddad contre le cancer, Amir s'est investi entièrement dans l'action, "privilégiant le faire sur l'être", refusant de considérer une issue tragique. En fin de compte, lorsque le pire est arrivé, c'est dans la musique qu'il a trouvé refuge.
En septembre 2024, plus d'un an après le décès de sa mère, Amir a dévoilé son nouvel album, "C Amir", fruit d'un intense travail de reconstruction. "C'est un album qui est né de manière spontanée, quelques mois après le décès de ma mère. Je me suis retrouvé dans une sorte de vide existentiel, j'avais beaucoup de difficulté à exprimer ma peine et à la partager avec les autres", explique-t-il. Incapable de verbaliser l'immensité de sa douleur, il parvient finalement à l'exprimer par écrit.
Avec un groupe d'amis réunis dans une maison du Sud de la France, le chanteur a créé "C Amir", un album intime et symbolique, en seulement dix jours. Cette expérience a été salvatrice pour Amir, qui se dit aujourd'hui "très heureux". "Rien n'est plus éducatif que de toucher le fond, que de goûter au pire, que de traverser une peine. Un cœur brisé est un cœur entier." Bien sûr, rien ni personne ne peut apaiser la douleur de l'absence de sa mère.
Proche de la quarantaine, Amir voit dans ce drame une opportunité de devenir un homme meilleur, façonné par des événements tragiques et heureux. "J’ai un fond de peine en moi qui ne disparaîtra jamais mais qui m’a appris à prendre conscience de la valeur de la joie, du bonheur, de la vie".
Dans son album "C Amir", figure la chanson "Supernova", liée aux événements tragiques du 7 octobre 2023. Ce jour sombre pour Israël et l'avenir du Moyen-Orient, où les attaques du Hamas ont causé plus de 1200 morts et 250 otages lors du Festival de musique de Reïm, a profondément marqué Amir.
Avec "Supernova", Amir a souhaité rendre hommage aux victimes, "dans un monde où tout va vite et où on a tendance à oublier". Il ajoute : "Il n’y a rien de légitime dans une attaque terroriste, cela m’a encore plus heurté et bouleversé quand on s’en prend à des gens venus aimer, danser, vivre." De confession juive et ayant vécu plusieurs années en Israël, Amir ne réalise pas immédiatement la gravité de la tragédie ce matin du 7 octobre 2023.
"Aujourd'hui, nous sommes à peine en train de réparer, de ramasser débris par débris ce qu'il s'est passé pour rééduquer, pour reformer", confie-t-il, tout en réaffirmant son désir intense de "croire quand même en un monde de paix et de coexistence". Bien qu’il admette que "beaucoup d’espoirs ont volé en éclats ce jour-là", il reste optimiste face à l'avenir. "C’est un massacre sans nom, abominable".
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