Trois jours après le passage dévastateur du cyclone Chido, Mayotte s'efforce, tant bien que mal, de retrouver ses marques. Tandis que des centaines de personnels venus de métropole sont arrivés pour apporter leur aide, notamment dans les recherches et la remise en état des infrastructures, Emmanuel Macron a annoncé qu'il se rendrait « dans les jours à venir » sur place « en soutien » à la population et à toutes les personnes mobilisées.
Actuellement, le bilan officiel fait état de 21 décès à l'hôpital, et le préfet local a mis en place une « mission de recherche des morts ». Cependant, les autorités craignent « plusieurs centaines » de victimes, voire « quelques milliers » dans ce département le plus démuni de France. « Le bilan sera lourd, trop lourd », a prédit le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Bruno Retailleau. La situation de ce mardi 17 décembre est résumée par Le HuffPost.
Un couvre-feu sera instauré à partir de ce mardi soir, de 22 heures à 4 heures du matin, comme l'a annoncé le ministère de l'Intérieur. Ce couvre-feu vise à garantir la sécurité, en évitant les pillages, alors que Mayotte doit faire face à des pénuries d'eau et de nourriture.
Bruno Retailleau a annoncé l'arrivée « dans les jours à venir » de 400 gendarmes supplémentaires pour prêter main-forte aux 1 600 membres des forces de l'ordre déjà présents sur l'archipel. Il a néanmoins précisé qu'il n'y avait « pas eu vraiment de pillage » pour le moment. Les autorités observent cependant un afflux de personnes vers les stations-service, dont les deux tiers sont réquisitionnés pour les véhicules de secours. Selon elles, des « tensions commencent à apparaître », et un escadron de gendarmerie a été dépêché pour « renforcer la sécurisation ».
Plus de 200 membres de la Croix-Rouge pourraient avoir disparu dans l'archipel français, a indiqué l'organisation ce mardi. « Des vents atteignant 220 km/h, provoqués par le cyclone Chido, ont ravagé le territoire français d'outre-mer de Mayotte. On craint que plus de 200 membres de la Croix-Rouge soient portés disparus », a déclaré la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) sur X.
Mardi midi, le réseau de téléphonie mobile restait inaccessible à 80 %, selon les autorités.
La priorité est d'assurer les « besoins vitaux » des habitants en eau et en nourriture, a insisté Bruno Retailleau. « On risque une crise sanitaire », a prévenu Ben Issa Ousseni, le président du Conseil départemental sur la chaîne Mayotte la 1ère. « La priorité aujourd'hui, c'est l'eau et la nourriture. Il faut à tout prix éviter la famine après cette crise d'une intensité incroyable », a déclaré ce mardi matin sur RFI le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila.
Le bâtiment de soutien et d'assistance outre-mer (BSAOM) Champlain, ayant appareillé de La Réunion, doit arriver jeudi matin à Mayotte avec 180 tonnes de fret à son bord.
Dans l'archipel, premier désert médical de France, l'unique hôpital, fortement endommagé, « reprend progressivement son activité » et sera soutenu par un hôpital de campagne dès jeudi, a encore indiqué Bruno Retailleau.
Du côté militaire, un avion de transport A400M assure la liaison entre La Réunion et Mayotte pour d'éventuelles évacuations de personnes vulnérables, et un second A400M effectue un lien direct entre la métropole et Mayotte, comme l'a appris l'AFP auprès de l'état-major des armées.
Une autre priorité des autorités est l'envoi de tentes et de bâches pour rétablir des habitats, totalement détruits ou dont la toiture a été arrachée par de violentes rafales de vent. Selon la Croix-Rouge française, 20 tonnes de matériel sont en cours d'acheminement.
La situation demeure critique, et les efforts se poursuivent pour répondre aux besoins urgents et soutenir la population de Mayotte dans cette épreuve.
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