Il était grand temps. Le moment était venu que cela se termine. En 1991, après avoir dominé les audiences au début des années 1980 (de 1979 à 1985, elle s'est hissée parmi les six séries les plus regardées aux États-Unis, occupant la première place à trois reprises), "Dallas", le feuilleton emblématique, commence réellement à perdre de son élan. La saga texane en est à sa quatorzième saison. La chaîne CBS a trouvé des ressources ailleurs. Après 355 épisodes, JR doit se préparer à faire ses adieux. De toute façon, cela faisait déjà un moment que ce produit typique des années 1980 montrait des signes de fatigue.
Le départ en 1988 du président Reagan, après deux mandats présidentiels, avait sonné le glas des héros machiavéliques et impitoyables qui ne juraient que par la règle des deux P : puissance et argent. Au début des années 1990, les mentalités ont bien évolué. JR n'est plus que l'ombre de lui-même. Sue Ellen (Linda Gray), son épouse mal aimée, est partie ; elle ne se noie plus dans l'alcool et s'initie au pouvoir en dirigeant une entreprise de lingerie fine. Quant à lui, l'éternel séducteur, il a été contraint de s'engager avec Callie (Cathy Podewell), de vingt ans sa cadette, tout juste sortie de sa campagne.
Dans son cercle proche, les choses ne vont guère mieux : après avoir surmonté la disparition soudaine de Pamela (Victoria Principal), transformée en torche vivante après un terrible accident de voiture, Bobby (Patrick Duffy), le frère au grand cœur, a décidé de se marier à nouveau. Le départ de personnages clés et l’évolution des intrigues témoignent d’un changement d’époque et d’un renouvellement des valeurs qui ont marqué les années précédentes.
La série "Dallas", qui a fasciné et captivé des millions de spectateurs à travers le monde, représente une époque où les excès et l'ambition démesurée étaient à l'honneur. Cependant, avec le changement de décennie, la société aspire à de nouveaux types de récits et de personnages. JR, autrefois symbole de ruse et de pouvoir, doit désormais s’adapter à un monde en mutation où ses méthodes ne sont plus en phase avec les aspirations du public moderne.
Avec l'émergence de nouvelles séries aux intrigues diversifiées et aux personnages plus nuancés, "Dallas" trouve difficilement sa place sur la grille des programmes télévisés. Les téléspectateurs, en quête de réalisme et de complexité, se tournent vers des récits qui reflètent davantage leurs préoccupations contemporaines et leurs attentes. Les années 1990 marquent un tournant où la télévision cherche à se réinventer, offrant des histoires plus ancrées dans le quotidien et les défis de la vie moderne.
Cependant, malgré son déclin, "Dallas" reste une œuvre marquante de la télévision américaine, ayant influencé de nombreuses productions à venir. Elle a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire des séries télévisées, témoignant de l’évolution des goûts et des sensibilités du public au fil des décennies. La fin de "Dallas" marque ainsi la clôture d’un chapitre important de l’histoire télévisuelle, laissant place à de nouvelles créations prêtes à captiver l'imagination des spectateurs.
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