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"Un handicap pour les amateurs": comment les "petits" clubs des 16es de finale de Coupe de France se préparent à jouer en pleine semaine

January 14, 2025/Jeanne
"Un handicap pour les amateurs": comment les "petits" clubs des 16es de finale de Coupe de France se préparent à jouer en pleine semaine

Un Soir Historique pour le SU Dives-Cabourg

Ce mardi soir, le stade Heurtematte sera le théâtre du plus grand match dans l’histoire du SU Dives-Cabourg. Le club du Calvados, évoluant en National 3, affronte Le Puy-en-Velay en 16e de finale de la Coupe de France, une équipe d'une division supérieure. 2000 spectateurs sont attendus pour cette rencontre programmée à 20h45, diffusée dans un multiplex par beIN Sports.

"Pour nous, jouer un mardi en tant que véritables amateurs, c'est extrêmement délicat, surtout après un match de championnat samedi à Chatou. Cela nous laisse juste dimanche et lundi pour récupérer. Il n’y a en réalité pas de véritable entraînement avant notre match de Coupe", explique Philippe Clément, l’entraîneur de Dives-Cabourg. "Surtout qu’au Puy, ils ne font que du football, ce qui n'est pas notre cas. Il y a un désavantage pour les amateurs, mais nous n'avons pas l'habitude de chercher des excuses, donc nous sommes contraints de faire face."

Adaptations Nécessaires pour un Événement Exceptionnel

Les joueurs doivent réorganiser leurs emplois du temps pour cet événement exceptionnel, trois semaines après leur qualification contre l'équipe de Saint-Denis de La Réunion. "Par exemple, un de mes joueurs, professeur d’EPS en région parisienne, a dû prendre sa journée de lundi et de mardi", précise l'entraîneur normand. "D’autres joueurs souhaitaient terminer leur travail à 16h ou 17h pour ne pas perdre une journée… Je leur ai finalement expliqué que c'était probablement l'une des plus belles semaines de leur carrière, notamment cette journée de mardi, donc que cela valait la peine de poser une journée."

Le FC Bourgoin-Jallieu Prêt pour le Défi

Pour le FC Bourgoin-Jallieu, aussi en National 3, le 16e de finale contre l’Olympique Lyonnais aura lieu à 18h ce mercredi. Un horaire qui ne perturbera pas la fête entre voisins au stade Pierre-Rajon. "Cette programmation n’est pas forcément un désavantage pour notre organisation", déclare Dylan Rahis, le directeur général du FCBJ. "Tous les bénévoles, tous les employés sont mobilisés pour cet événement. Les entraînements des autres équipes se dérouleront le matin, ou un entraînement a été ajouté un autre jour de la semaine, pour que tout le monde soit mobilisé à partir de mercredi midi. Ce type d'événements ne survient pas tous les quinze jours." Le stade de Bourgoin-Jallieu sera d’ailleurs complet avec plus de 6000 spectateurs.

Le Choix de l'ES Thaon

Autre club de N3, l’ES Thaon accueillera également un club de l’élite, Strasbourg, ce mercredi à 18h30 à Épinal. Bien que les joueurs vosgiens s'entraînent habituellement à 19h en semaine, la préparation d'avant-match nécessite des ajustements. "Jouer trois matchs en une semaine, cela arrive très rarement chez nous", explique Romain Chouleur, l’entraîneur de Thaon. "Nous avons joué samedi, et bien que je n'ai pas l'habitude d'organiser un entraînement la veille d'un match, nous allons devoir faire une petite séance ce mardi soir. Bon nombre de nos joueurs travaillent et finissent habituellement vers 17h30-18h. Pour jouer à 18h30, nous demandons aux joueurs d'être disponibles à partir de 14h pour la collation, ce qui modifie leur fonctionnement habituel."

Pour ce club qui atteint les 16e de finale pour la troisième fois de son histoire, les entraînements des autres équipes prévus le mercredi après-midi ont été décalés afin que tous les membres du club puissent être présents au stade en fin de journée, dans la ville voisine d’Épinal. "Nous espérons atteindre 5000 personnes et ce serait déjà une belle fête", estime l'entraîneur vosgien. "Nous aurions pu aussi aller à Nancy pour plus de place, mais nous avons opté pour le côté local pour tous ceux qui se déplacent, car nous jouons à 18h30. Si en plus il fallait faire une heure de route, nous aurions peut-être perdu beaucoup de monde. Nous préférons avoir un stade bien rempli à Épinal plutôt qu’un stade à moitié vide à Nancy."

Les Enjeux pour le Stade Briochin

Au même moment que le Thaon-Strasbourg, Saint-Brieuc jouera également avec un stade plein contre Annecy. Le match des Bretons en championnat de N2, prévu vendredi dernier, a été reporté en raison des conditions météorologiques et de l’état de la pelouse du stade Fred-Aubert. Moins de souci de récupération en conséquence. Toutefois, pour Guillaume Allanou, président et entraîneur du Stade Briochin, "le foot, c'est mieux le week-end!"

"C’est difficilement quantifiable, mais nous allons forcément perdre des spectateurs qui auront des obligations professionnelles ou qui ne finiront pas assez tôt pour venir au stade", ajoute-t-il. "Cela a un impact non négligeable sur l'ambiance, et indirectement sur les finances du club."

Les Défis de la Nouvelle Formule

Ces clubs ont tout de même trouvé le personnel et les bénévoles nécessaires pour organiser ces matchs en semaine, grâce à la force de l’événement. Cependant, cette programmation découle de la nouvelle formule de la Ligue des champions mise en place cette saison avec deux matchs supplémentaires en janvier, réduisant les possibilités de jouer une journée de Ligue 1 et Ligue 2 en semaine, afin de libérer un week-end supplémentaire pour la Coupe de France.

"C’est l’élitisme à vrai dire, c'est toujours une question", remarque Philippe Clément, l’entraîneur de Dives-Cabourg. "Il est évident que la Ligue des champions a plus de valeur aux yeux de ceux qui veulent faire de l'argent que la Coupe de France et un match Dives-Cabourg contre Le Puy."

Son homologue de Saint-Brieuc partage cet avis: "On a beau dire que c’est la compétition de tous les clubs, à un moment ou à un autre, il faut qu’on retrouve des clubs d'élite quand on se rapproche de la finale", commente Guillaume Allanou. "Cette bascule en semaine à partir des 16es de finale me laisse à penser qu’on fait tout pour favoriser les plus gros, mais cela ne nous empêchera pas de jouer notre match. Je n'ai pas le pouvoir de changer quoi que ce soit au calendrier de la Coupe de France et si on nous avait dit au début au 4e tour qu'on aurait à jouer un match en semaine, nous aurions signé tous les jours."

En définitive, ces entraîneurs estiment que ce 16e de finale en milieu de semaine contre une équipe de Ligue 1 ou Ligue 2 sera leur propre match de Ligue des champions.

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