En première ligne dans la lutte contre la propagation de la haine dans les stades de football, l'association Rouge Direct, qui se présente comme un lanceur d’alerte, a signalé aux autorités des chants entendus au Vélodrome ce dimanche soir, qui ont été ignorés durant la rencontre. "Il faut tuer ces pédés de Monaco! Il faut les tuer! Il faut les tuer!", ont scandé les supporteurs de l’OM, qui affrontaient Monaco lors de la 13e journée de Ligue 1. Un chant régulièrement entonné par les supporters marseillais, comme le rappelle le collectif dans une vidéo.
Rouge Direct s'interroge sur le fait que ce chant puisse encore être repris par des centaines de personnes "en toute impunité", et qu’il soit si audiblement exprimé dans un stade sans provoquer la moindre indignation ni entraîner de sanction. "Nous demandons à la Ligue de Football Professionnel, au ministère de l’Intérieur et au club de faire toute la lumière sur ces faits délictueux sans délai, ainsi que la suppression immédiate par DAZN du replay de ce match", presse le collectif Rouge Direct dans sa vidéo.
En France, l'injure envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur sexe ou de leur orientation sexuelle est punie par la loi d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Afin de dénoncer l'absence de sanctions après des chants homophobes entendus lors des matchs OM-PSG et Saint-Étienne-Strasbourg, l'association Rouge Direct avait déjà publié un communiqué virulent adressé à la LFP.
"La commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel a refusé hier de sanctionner des manifestations d’homophobie bruyantes, systématiques, délictueuses", a déclaré l'organisme qui lutte contre cette dérive dans le sport et en particulier dans le football. "[...] C’est officiel: la lutte contre l’homophobie n’existe pas dans le football français. La LFP, qui agit pourtant par délégation de service public, défie ouvertement son autorité de tutelle, le ministre des Sports."
"L’absence de réactions politiques (hormis EELV) face à cette situation inquiétante est extrêmement préoccupante", critiquait encore le collectif à cette occasion. Il n'y a eu aucune réaction d’Anne Hidalgo, maire PS de Paris, propriétaire du Parc des Princes. Aucune réaction non plus de Benoît Payan, maire PS de Marseille, propriétaire du stade Orange Vélodrome. Pas de réaction des députés de Marseille comme Sébastien Delogu ou Manuel Bompard (LFI), pourtant très actifs médiatiquement sur d’autres discriminations."
Ces propos soulignent un problème persistant de tolérance à l'homophobie dans le monde du sport, particulièrement dans le football, où les chants discriminatoires sont souvent minimisés ou ignorés par les autorités sportives et politiques. Rouge Direct appelle à une prise de responsabilité collective et à des actions concrètes pour éradiquer cette culture de haine et de discrimination.
Les clubs de football et les instances sportives sont appelés à jouer un rôle crucial dans la lutte contre l'homophobie dans les stades. Rouge Direct souligne l'importance de mettre en œuvre des campagnes de sensibilisation et de prendre des mesures disciplinaires strictes contre ceux qui propagent des discours de haine. Les clubs doivent également veiller à former leurs supporters et à promouvoir un environnement inclusif et respectueux pour tous.
Les instances dirigeantes du football, telles que la LFP, ont la responsabilité de faire respecter les règlements et de s'assurer que les stades soient des lieux sûrs pour tous les spectateurs. Cela inclut la mise en place de sanctions adéquates pour les comportements homophobes, ainsi que la collaboration avec les forces de l'ordre pour identifier et poursuivre les contrevenants.
La lutte contre l'homophobie dans le sport est un enjeu mondial, et la France doit s'aligner sur les normes internationales en matière de tolérance et de respect. Dans certains pays, des mesures strictes ont été mises en place pour combattre la discrimination dans le sport, et la France pourrait bénéficier de l'étude de ces exemples pour améliorer sa propre approche.
Dans des pays comme l'Angleterre et l'Allemagne, les instances sportives ont mis en place des initiatives fortes pour lutter contre l'homophobie dans les stades, y compris des campagnes de sensibilisation et des sanctions sévères pour les infractions. La France a l'opportunité de renforcer ses efforts en adoptant des pratiques similaires et en montrant un engagement clair envers l'égalité et le respect dans le sport.
La lutte contre l'homophobie dans le football nécessite une collaboration entre les clubs, les instances sportives, les autorités et la société civile. Rouge Direct appelle à une action collective pour éradiquer les discours de haine et promouvoir un environnement sportif inclusif et respectueux pour tous. Il est essentiel que des mesures concrètes soient prises pour garantir que le football reste un sport accessible et accueillant pour tout le monde, sans distinction de sexe ou d'orientation sexuelle.
Le temps est venu pour les clubs, les instances dirigeantes et les spectateurs de s'unir pour dire non à l'homophobie dans le sport et de travailler ensemble pour changer les mentalités et créer un avenir plus inclusif et tolérant pour les générations futures.
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