« Je m'appelle Olivier, je suis otage depuis deux ans et trois mois. » Par ces mots, Olivier Grondeau, emprisonné en Iran, a rompu son silence ce lundi 13 janvier. Ce Français de 34 ans, passionné par la poésie persane, a été arrêté à Chiraz, au sud du pays, le 12 octobre 2022, alors qu'il réalisait un tour du monde avec un visa touristique.
Dans un message audio diffusé le 13 janvier sur Radio France, Olivier évoque un « état d'épuisement » et des « espoirs qui diminuent ». Le 19 février 2024, il a été condamné à cinq ans de prison pour « espionnage et complot contre la République islamique ». Depuis, il purge sa peine à la prison centrale de Téhéran, dans la section réservée aux étrangers et binationaux.
Sa mère, Thérèse Grondeau, était l'invitée de France Inter lundi pour parler de la décision de son fils de sortir de l'anonymat. « Olivier l'a décidé, alors nous le soutenons », a-t-elle expliqué. Elle précise que les efforts diplomatiques n'ont pas porté leurs fruits. « Il y a eu le temps diplomatique, et rien ne s'est passé. Maintenant, c'est le temps des médias », a-t-elle ajouté.
Sur le plateau, Thérèse Grondeau était accompagnée par Tristan Bultiauw, un ami d'Olivier. Celui-ci a expliqué qu'Olivier prend un « grand risque » en médiatisant sa situation, car il pourrait subir des répercussions. « Il pourrait par exemple retourner à l'isolement », comme au début de son emprisonnement, a-t-il précisé. « Il l'a très mal vécu et en est encore traumatisé », a-t-il ajouté.
Malgré tout, Olivier est aujourd'hui « très fatigué », désespéré, et « sa santé se dégrade chaque jour », a poursuivi son ami. Dans son message audio, il semble épuisé. « Qu'est-ce que le retour ? C'est un vieux rêve qui ne suffit plus à donner du sens à cette veille épuisante », dit-il.
Olivier Grondeau a également profité de cette occasion pour appeler à la mobilisation du gouvernement français afin de libérer deux autres otages français, Cécile Kohler et Jacques Paris, également détenus en Iran depuis 2022. Il alerte sur le fait que leurs forces « s'épuisent » et que leurs conditions de détention sont bien pires que les siennes. « Votre responsabilité est engagée dans la survie de trois êtres humains », affirme-t-il.
La famille et les amis d'Olivier Grondeau ont lancé une pétition pour demander sa libération, intitulée « Liberté pour Olivier ». Comme le rapporte franceinfo, le ministère des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur d'Iran le vendredi 10 janvier, exigeant la libération immédiate des trois Français, qualifiés d'« otages d'État ».
Dans un communiqué, il dénonce une situation « insupportable, avec des conditions de détention indignes, qui, pour certaines, relèvent en droit international de la torture ».
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